L'équipe de France est qualifiée pour la Coupe du monde, et ce voyage en Azerbaïdjan dimanche (18 heures) a peu de chances d'ajouter à sa gloire. Mais, depuis jeudi soir et la victoire contre l'Ukraine (4-0), il est devenu autre chose : un match de sélection, pour la partie de l'effectif qui n'est pas certaine de partir aux États-Unis en juin. Autrement dit, grosso modo, la moitié des joueurs de champ présents à Bakou.
Il y aura encore la liste de mars, pour la tournée probable aux USA, mais hors blessures, les choix du printemps préfigurent régulièrement les choix définitifs, depuis que Didier Deschamps est en poste. Et si le sélectionneur a souvent fait son choix, au printemps, c'est parce que ce qu'il a vu à l'automne, et en novembre, l'a définitivement décidé.
Il faut partir, forcément, de la structure de la liste, portée à 26 joueurs (Euro 2021, Coupe du monde 2022) ou à 25 (Euro 2024). Entre le Qatar et l'Allemagne, le sélectionneur avait seulement enlevé un défenseur, dans une liste calquée sur le 4-3-3 (3 gardiens, 8 ou 9 défenseurs, 7 milieux dont Antoine Griezmann, 7 attaquants). La logique du 4-2-3-1 étant plutôt d'ajouter un attaquant, en intégrant Michael Olise parmi les milieux, cela laisserait 10 places à prendre, sur la base de notre estimation du noyau de 16 joueurs (*).
Quatre places à prendre devant, c'est là que le match de sélection de Bakou vaudra le plus cher, puisqu'il y a au moins huit prétendants : en l'absence de Marcus Thuram et Kingsley Coman, les trois jeunes de l'année 2025 (Maghnes Akliouche, Rayan Cherki, Hugo Ekitike), les deux revenants (Christopher Nkunku, Florian Thauvin) et le « vieux » débutant (Jean-Philippe Mateta) ne peuvent pas considérer ce rendez-vous comme un match pour rien.
Pour l'Euro 2024, seul Diaby, présent en novembre 2023, avait disparu de la liste
Parce que si on ne gagne pas facilement sa place, on peut très facilement la perdre. Même après un barrage héroïque contre l'Ukraine (3-0), en novembre 2013, fatal à Éric Abidal et Samir Nasri. Même après un doublé, comme pour Alexandre Lacazette en Allemagne (2-2), en novembre 2017, sa dernière sélection.
Dans un match à huit absents, sept autres allaient manquer la Russie (Jallet, Martial, Rabiot, Kurzawa, Costil, Coman, Sissoko). Alors que le cas de novembre 2015 reste tristement à part, avant l'Euro 2016, on constatera la faible variation entre novembre 2023 et l'Euro 2024, Moussa Diaby étant seulement doublé par Bradley Barcola.
Le cas le plus ressemblant est celui de l'automne 2021, sauf que le match de qualification contre le Kazakhstan (8-0) avait eu lieu la saison précédant la Coupe du monde, un an plus tôt. Trois jours après, en Finlande (2-0), le match pour rien aura été fatal à quatre titulaires (Dubois, Zouma, Digne et Diaby), alors que Wissam Ben Yedder et Clément Lenglet, sur le banc, pouvaient imaginer la suite. Sans enjeu, le voyage à Bakou ? Pas pour tout le monde.






.jpg)
English (US) ·
French (FR) ·