Dans le nouveau tunnel de matches dans lequel l'OM s'est engouffré jusqu'à la trêve hivernale, les joueurs guettent souvent la couleur de leur chasuble, à l'entraînement, pour y déceler des indices sur leur sort. Roberto De Zerbi procède régulièrement à de nombreux changements dans son onze de départ d'une rencontre à l'autre mais ils sont trois à ne pas trop s'en inquiéter.
Mason Greenwood, Pierre-Emerick Aubameyang et Igor Paixao jouent beaucoup, peu importe la compétition, et ne sont pas toujours remplacés en cours de match. Il ne faut pas voir en eux les causes des soucis actuels de l'OM, tristement battu à Lille (0-1, vendredi dernier) après avoir déçu contre Toulouse (2-2, le 22 novembre), puisqu'ils continuent d'être des valeurs sûres du secteur offensif, les plus fiables et les plus prolifiques.
La blessure de Gouiri contraint Aubameyang à beaucoup jouer
Le problème, c'est qu'ils se sentent un peu seuls et que De Zerbi ne peut pas les ménager comme il s'y emploie avec ses autres joueurs. « Pour le moment, je fais en fonction des joueurs que j'ai à disposition, a reconnu le technicien italien, lundi. Ce n'est pas facile de jouer tous les matches pour les attaquants, mais j'ai deux blessés (Gouiri et Traoré) qui évoluent sur ces postes d'attaquants. » De retour à Marseille l'été dernier pour se partager la pointe de l'attaque avec Amine Gouiri, Aubameyang enchaîne beaucoup plus que ce que ses 36 ans le laissaient imaginer : si le Gabonais s'est rendu incontournable grâce à ses 8 buts et 5 passes décisives depuis le début de la saison, il l'est aussi car son concurrent direct s'est longuement blessé à une épaule en octobre.
Derrière eux, Neal Maupay n'est plus considéré comme un recours depuis qu'il a refusé de partir en août et son entrée à Nice, à la fin d'un match plié (5-1, le 21 novembre), relève de l'anecdote sans lendemain. Reste Robinio Vaz, auteur d'entrées formidables et de quatre buts avant de se montrer moins fringant ces dernières semaines. Rien d'anormal pour un espoir de 18 ans qui découvre un rythme et des exigences nouvelles, mais les statistiques de Greenwood sont d'autant plus indispensables.
Greenwood, la boussole de De Zerbi
Depuis sa signature en juillet 2024, l'Anglais est le joueur clé de De Zerbi, celui qui est capable d'emballer les matches les plus ternes, et cela n'a pas changé depuis que la C1 alourdit le programme : jamais blessé, toujours présent à l'entraînement, il est même davantage utilisé que Geronimo Rulli, le gardien laissé sur le banc à chaque retour de trêve internationale. Ces trêves ne concernent pas l'ailier droit, en disgrâce dans son pays, et il n'a donc pas vraiment besoin d'une doublure.
Capable d'occuper tout le côté, Timothy Weah est plutôt aligné un cran plus bas parce qu'il a dû notamment pallier la blessure d'Amir Murillo. À gauche, il n'y a pas non plus de plan B derrière Paixao, à cause de la longue indisponibilité de Hamed Junior Traoré. Touché à une cuisse, le Brésilien a commencé sa saison en septembre mais il enchaîne depuis.
S'il est davantage remplacé en cours de match qu'Aubameyang et Greenwood, il défend bien plus qu'eux et son rendement offensif peut en souffrir. L'ailier a marqué six fois mais il a aussi gâché, et ses qualités dans les duels ne se voient pas assez souvent. « En première période à Lisbonne, il a dribblé tout le monde même les ramasseurs de balle, avait corrigé De Zerbi en novembre. C'est une question physique, il joue beaucoup, mais ça reste un joueur déterminant pour nous. C'est pour cette raison que je l'avais ménagé à Auxerre. »
Avec le départ à la CAN d'Aubameyang, après le choc contre Monaco, samedi, une rotation mécanique va s'opérer en attaque même si le retour de Gouiri pourrait fixer un nouveau trio.








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