Didier Deschamps a remporté son dernier match de qualification en tant que sélectionneur, mais par-delà la longueur du voyage, ce n'est probablement pas celui qui lui laissera le plus de souvenirs. On n'oublie jamais le premier, mais il oubliera facilement le dernier : cet Azerbaïdjan-France (1-3) du bout de l'Europe aura été mal entamé, mieux rectifié, mal poursuivi, et n'aura pas servi en parts égales tous les Bleus qui rêvent d'une place dans la liste des 26 joueurs qui iront à la Coupe du monde.
Pour raconter la première période, il suffit de raconter Malo Gusto, ou presque. Concédé pour partie au décor, à l'envie azerbaïdjanaise, aux tâtonnements d'un onze de départ totalement changé pour la première fois du XXIe siècle, le premier but de l'histoire de l'Azerbaïdjan face à la France est parti dans le dos du défenseur de Chelsea, avec un centre de Dashdamirov pour un but de Dadashov, surgi devant Lucas Hernandez (4e). Premier tir adverse, premier but encaissé, Lucas Chevalier n'oubliera son baptême en sélection.
Mais si ces Bleus un peu expérimentaux ont manqué d'à peu près tout, dans le premier quart d'heure, notamment d'agressivité et de mouvement, ils ont eu le mérite de rétablir le courant tout seuls, et tout le reste de la période a été une longue domination, avec une très bonne occupation des côtés. C'est ainsi que l'on a retrouvé Gusto, servi par Akliouche, pour une tête venue très haut perchée de Jean-Philippe Mateta (17e), deuxième titularisation et deuxième but en bleu.
Une frappe de Gusto a encore été à l'origine d'un but refusé à Nkunku pour une déviation décisive du bras (24e), et l'ancien Lyonnais ne s'est pas calmé, avec un doublé de passes décisives, pour reprendre de volée un centre de Khephren Thuram et offrir un but facile à Akliouche (30e). Thuram s'approchait : après s'être vu refuser un but pour une main d'Ekitike, encore (41e), sur un centre de Gusto, pour ne pas changer, le frère de Marcus a été décisif sur le 3-1, mais sans que le but ne puisse lui être attribué (45e). C'est plutôt le gardien local Mahammadaliyev qui s'est occupé de tout, sortant comme s'il lui fallait un filet à papillon pour attraper le ballon, et finissant par marquer lui-même.
Le problème de ces matches déséquilibrés, quand ils deviennent faciles, est assez classique : après avoir réagi et uni leurs efforts pour ne pas être les joueurs qui perdraient en Azerbaïdjan, les Bleus majoritairement incertains de leur destin mondial, ont vu la seconde période comme un match de sélection, quand les autres l'ont vue comme une soirée à gérer. Ils ont commencé à un peu plus courir après les stats que les uns pour les autres, et c'est exactement pour cela qu'elle n'a à peu près ressemblé à rien, du moins à rien de très intéressant, pas même après le coaching de Deschamps et les entrées en jeu de Cherki et Thauvin (62e).
L'équipe de France a fait correctement les choses, mais sans supplément d'âme ni de talent. À part un raté d'Ekitike (71e), une reprise de Thuram au premier poteau sur un centre de Cherki (73e), elle a dominé sur un tempo lent, après une créativité peu proportionnelle aux profils réunis. Tout le reste a été très éteint, et autant dire les choses, en regard de l'histoire de l'équipe de France : c'est rarement une bonne idée, quand on joue sa place pour une Coupe du monde, de ne pas se servir de ces minutes qui risquent de ne pas revenir.






.jpg)
English (US) ·
French (FR) ·