Le Portugal s'impose sur le gong pour son entrée dans la compétition

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Vingt-quatre ans après son papa Sergio, auteur d'un triplé contre l'Allemagne lors du troisième match de la phase de groupes de l'Euro 2000 (3-0), Francisco Conceiçao a délivré le Portugal dans le temps additionnel en ouverture de l'édition 2024, en reprenant à bout portant un énième ballon traînant dans la surface, pour son tout premier but en sélection. Un dénouement loin d'être immérité mais cruel pour la République tchèque et notamment pour un de ses ses défenseurs : Hranac a égalisé contre son camp (69e) puis laissé passer le ballon entre ses jambes sur le deuxième but de la Seleçao (90e+2).

L'ÉQUIPE

Le match : le Portugal a pris son temps

Longtemps, le vainqueur de l'épreuve en 2016 a cru qu'il serait le seul favori à ne pas s'imposer pour son entrée dans la compétition, victime à la fois de l'hyper réalisme de son adversaire et de ses incohérences collectives. Face à l'autobus à deux étages garé par la République tchèque, la Seleçao a d'abord dominé très fort, multiplié les récupérations hautes, étouffé l'équipe d'Ivan Hasek et obtenu des corners en pagaille (huit à la pause). Mais la passe de Bruno Fernandes était un peu trop profonde pour leao (26e), Stanek a repoussé les premières occasions de Ronaldo (32e, 45e+1), y compris sur coup franc (58e), alors que Hranac avait détourné la tête du capitaine portugais sur un centre de Ruben Dias (55e).

Surtout, le schéma imaginé par Roberto Martinez, avec Nuno Mendes en troisième défenseur central pour permettre à Cancelo, latéral gauche en phase défensive, de se promener au milieu avec le ballon, a essentiellement montré ses défauts : une répartition des tâches peu claire entre le Barcelonais, Bruno Fernandes et Bernardo Silva ; une animation dépendante des éclairs de Rafael Leao, qui a très mal centré après ses débordements ; une assise défensive aléatoire si, par malheur, le premier rideau est déchiré. C'est ce qu'il s'est passé sur l'ouverture du score, d'une magnifique frappe du droit signée Provod (62e), la première cadrée par une équipe ultra-attentiste. Sur une action où l'implication défensive de Leao, en particulier, n'a pas aidé.

L'ÉQUIPE

L'attaquant de Milan a été remplacé dans la foulée, comme Dalot. Cela a permis de renvoyer Cancelo à droite, à Nuno Mendes de retrouver son couloir gauche et d'y faire d'énormes différences. C'est le Parisien qui, en reprenant un centre de la tête, a provoqué l'égalisation (69e). Et, dans une fin de partie plus décousue, le Portugal s'est arraché pour gagner grâce à une erreur défensive tchèque, cinq minutes après que le VAR avait refusé un but à Diogo Jota pour un hors-jeu microscopique de Cristiano Ronaldo.

41 ans
Titularisé dans l'axe de la défense à trois, Pepe est devenu, à 41 ans et 113 jours, le plus vieux participant à un Euro. Le record était jusque-là détenu par le gardien hongrois Gabor Kiraly (40 ans et 86 jours).

Le joueur : Conceiçao, le libérateur

Entré à la 90e minute, en même temps que Pedro Neto et Nelson Semedo, à un moment où même Cristiano Ronaldo, auteur (en position de hors-jeu) d'une tête sur le poteau à la 87e, semblait prêt à renoncer à la victoire, Francisco Conceiçao (21 ans) s'est trouvé pile au bon endroit pour reprendre le centre de Pedro Neto que Krejci a laissé filer entre ses jambes.

Vingt-quatre ans avant lui, son père, Sergio, avait profité d'un match où la Seleçao avait aligné une majorité de remplaçants (le Portugal était déjà qualifié) pour inscrire un triplé contre l'Allemagne, en phase de groupes de l'Euro. Derrière, il était devenu titulaire. On ne sait pas si l'ailier de poche du FC Porto connaîtra la même destinée en Allemagne, mais sa capacité à provoquer a beaucoup manqué dans un couloir droit sans imagination. Alors qui sait ?

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