Mollets saillants, tresses soignées et plaquées, sourire en coin : il est 18 h 02 et, samedi, Malo Gusto traverse la piste d'athlétisme qui borde le stade Tofiq-Béhramov. Une scène presque familière. Depuis juin, le latéral de Chelsea, sélectionné pour la première fois en octobre 2023, est devenu un personnage récurrent de l'équipe de France. Avec, depuis, des apparitions quasi systématiques.
Un statut de doublure de Jules Koundé sous le maillot bleu très difficile à anticiper la saison dernière. Une période où Gusto, pourtant régulièrement utilisé (8e temps de jeu des Blues la saison dernière), apparaissait parfois fragile dans ses placements et dans le duel. Mais la sélection peut servir de tremplin aussi. Dans le cas de l'ex-Lyonnais (22 ans), c'est la convocation surprise en équipe de France en juin, pour pallier notamment l'absence de Koundé, qui a tout changé.
En privé, Gusto estime que cette sélection, qui intervenait dans une période frustrante pour lui, où il n'était pas totalement satisfait de ses productions, lui a donné beaucoup de confiance. Face à l'Espagne (4-5) et à l'Allemagne (2-0), respectivement en demi-finales puis en petite finale de la Ligue des nations, le latéral, souvent critiqué à l'OL puis à Chelsea pour son manque de culture défensive, a rassuré dans le un-contre-un et est apparu comme un relais technique fiable. Deux sorties réussies où Gusto a joué avec personnalité et qui ont marqué les esprits en interne. Et l'ont relancé en club.
Une mue affirmée et reconnue chez les Bleus
Car, après une Coupe du monde des clubs très aboutie (victoire en finale contre le Paris-SG, 3-0) et malgré un début de saison incertain où il a pu être inquiet de son temps de jeu, le natif de Décines a changé de statut. En concurrence avec Reece James à droite chez les Blues, le latéral a étoffé sa palette en étant désormais capable de jouer un rôle dans l'entrejeu. Et s'est même offert le premier but de sa carrière le week-end dernier.
« À Chelsea, il commence à prendre de plus en plus de place. Il n'hésite pas à parler, il a de l'impact technique et physique sur le terrain »
Ibrahima Konaté, défenseur de Liverpool et partenaire de Malo Gusto chez les Bleus
Une mue évidente, perçue notamment par ses coéquipiers : « Je suis extrêmement content pour lui. Lors de son arrivée à Chelsea, je jouais contre lui, je voyais qu'il évoluait avec un état d'esprit de jeunesse, pour montrer ses qualités techniques, Aujourd'hui, il est devenu beaucoup plus mature dans son jeu, expliquait samedi Ibrahima Konaté. À Chelsea il commence à prendre de plus en plus de place. Il n'hésite pas à parler, il a de l'impact technique et physique sur le terrain. »
De quoi lui garantir une place à la Coupe du monde l'été prochain ? La voie est dégagée. Appelé avant tout pour pallier un déficit au poste, Gusto a su gagner la confiance du staff. Son profil très différent de celui de Koundé plaide pour lui. Et l'absence de concurrence joue nécessairement en sa faveur. Benjamin Pavard, souvent à ce poste à l'OM, pourrait postuler mais Didier Deschamps le considère désormais comme un axial. Sur un match ô combien piégeux, le Turinois Kalulu avait déçu face à l'Espagne. Jonathan Clauss, englué dans son conflit contractuel, n'a aucune continuité avec Nice. Sacha Boey, tout près d'une convocation en 2024, a du temps de jeu au Bayern Munich mais n'a jamais vraiment passé le cap dans les grands rendez-vous. Une surprise ? En catégorie de jeunes, non. Mais si Sunderland continue son parcours bluffant en Premier League, Nordi Mukiele, souvent utilisé dans l'axe cette saison, a le droit d'y croire.






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