« Pouvez-vous faire un point sur votre groupe ?
Les absences certaines : Bamo Meïté, Jean Onana, Jonathan Clauss, Ismaïla Sarr. Pour le reste, on vit au jour le jour, c'est une histoire de fin de blessures, les joueurs (Leonardo Balerdi, Pape Gueye, Samuel Gigot, Ulisses Garcia) travaillent à l'écart du groupe, physiquement, avec des préparateurs. Entre demain après-midi et dimanche matin, on verra qui peut débuter. On ne blessera pas un joueur volontairement. Il y aura un feu vert du médical. On procède étape par étape depuis huit jours, demain (samedi), ce sera l'étape ultime et on espère que certains participeront ensuite à la mise en place. S'il y a le moindre doute, le joueur ne disputera pas la rencontre. On ne va pas pleurer sur notre sort. Des gens dans l'effectif vont avoir leur chance. Un joueur peut exploser sur une rencontre, par exemple.
Dans les circonstances actuelles, ce rôle de coach mental dont vous parliez à votre arrivée est-il encore plus prononcé ?
Ce sont les aléas du métier. Depuis que nous sommes arrivés, nous sommes dans l'adaptation, par rapport à l'effectif qui est disponible à chaque match. On perd des joueurs, on gagne des joueurs. C'est le métier. Mardi, au Vélodrome, la blessure de Jonathan (Clauss) a eu lieu sous nos yeux. À la fin du match, il avait passé une IRM, on l'a senti effondré. Dans le vestiaire (des Bleus), on connaissait pas mal de joueurs, j'ai vu des gens fatigués... Deux matches internationaux amicaux après une telle série de rencontres... Je ne sais pas si vous vous êtes régalés sur cette parenthèse internationale, moi, j'ai vu des gens qui gèrent leur physique.
Vous avez été dans le staff du PSG à deux reprises, aux côtés de Luis Fernandez et de Laurent Blanc. Quels souvenirs gardez-vous des Classiques ?
Un stade en ébullition, des souvenirs impérissables, des matches très engagés. Je suis de l'autre côté désormais, je connais l'ambiance du Vélodrome qui peut dynamiser les joueurs. Elle reste gravée à vie, spectaculaire, cela équivaut à un match de Coupe d'Europe. Ça, je l'ai senti sur le banc de l'OM contre Villarreal, j'ai senti quelque chose d'exceptionnel se passer.
Comment aborder cette rencontre face à une équipe dominante comme le PSG ?
Quand il y a plus de talent en face, si vous voulez faire un exploit, vous devez trouver des solutions à d'autres endroits. Et là, on parle de collectif. Être beaucoup plus concentré, beaucoup plus agressif, beaucoup plus habile avec le ballon, faire courir l'adversaire par séquence, être efficace à la moindre occasion. Que ce soit une balle de contre, un coup de pied arrêté. Il faut pratiquement faire le match parfait. Mais on l'a déjà fait.
« Nous avons toujours su nous adapter à la situation. Avec comme référence le match contre Villarreal, pour l'instant le sommet. Il faudra faire encore mieux »
Lors de mes quatre matches au Vélodrome, nous n'avons pas fait que des bons matches, mais nous avons toujours su nous adapter à la situation. Avec comme référence le match contre Villarreal, pour l'instant le sommet. Il faudra faire encore mieux, on a la responsabilité, on sait que nous sommes attendus. Le stade sera archi-comble. C'est le match entre les deux équipes les plus titrées de France. C'est déjà plié pour le titre, mais sur un match, contrairement à d'autres sports... En boxe, si vous vous battez contre Tyson, vous n'allez pas durer longtemps. Si vous affrontez Nadal lors d'un match de tennis, il va vous mettre 6-0. Dans un match de football, il y a cet espoir, et c'est pour ça que ce métier est magnifique.
Comment gérer l'inconnue Kylian Mbappé dans l'équation de Luis Enrique ?
Se mettre dans la tête de l'entraîneur adverse pour savoir ce qu'il va faire, c'est impossible. Il a des échéances primordiales. Un entraîneur de son calibre vise des titres. La L1 est bien engagée, il lui reste la Coupe de France et, surtout, un quart de finale de Ligue des champions. Tout se joue maintenant. Comment va-t-il gérer le temps de jeu de son équipe ? Il n'y a que lui qui peut répondre. Nous, on doit être prêt à parer à toutes les éventualités. Sa grande force est d'avoir construit un effectif pour tout gagner, avec vingt-cinq joueurs. Et là, je lui dis : "Bravo".
Un plan anti-Mbappé est-il envisageable ?
Je ne sais pas s'il y a un plan possible contre un joueur comme ça. Je ne sais pas s'il va jouer, où il va jouer, en pointe, à gauche... On s'adaptera le moment voulu. »