Hubert Fournier, après la défaite aux tirs au but en finale de la Coupe du monde U17 face à l'Allemagne : « Nécessaire de mettre en place une cellule spécialisée »

Accompagné de Lionel Rouxel, le responsable des sélections masculines à la Fédération française, Hubert Fournier a fait le long voyage vers Surakarta pour soutenir Jean-Luc Vannuchi et son équipe dans l'ultime étape de leur périple indonésien. Le directeur technique national était aux premières loges pour assister au scénario cruel de la séance des tirs au but face aux jeunes allemands. Si le sort peut sembler s'acharner sur cette génération 2006, défaite deux fois par le même adversaire dans cet exercice en 2023, il n'a pas non plus épargné les autres équipes de France.

Entre les Bleus, battus par la Suisse en quarts de finale de l'Euro 2021 (3-3, 4-5 aux t.a.b.) ou privés d'une troisième étoile par l'Argentine il y a un an au Qatar (3-3, 2-4 aux t.a.b.), les Bleues sorties cet été en quarts de la Coupe du monde par l'Australie (0-0, 6-7 aux t.a.b.), les moins de 19 ans de la génération 2001 éliminés par l'Espagne en demies de l'Euro 2019 (0-0, 3-4 aux t.a.b.), sans même parler des éliminations des clubs hexagonaux dans les différentes Coupes d'Europe, les cas récents de désillusions aux tirs au but sont nombreux, et cela interpelle. « Il ne faut pas tomber dans quelque chose qui nous paralyse, dans une forme de psychose, insiste Fournier. La gestion des émotions doit être mieux maîtrisée. Il y a sans doute des solutions, et il va falloir qu'on les trouve. »

Un travail à faire avec des psychologues

Alors, comment faire ? Faut-il s'appuyer sur des spécialistes, du psychologue à l'hypnothérapeute peut-être ? « On en parlait à chaud dans le vestiaire, explique Fournier. Il est nécessaire de mettre une cellule spécialisée en place pour accompagner les joueurs sur le plan émotionnel, faire en effet appel à des psychologues. Il est important d'y réfléchir et on va le faire, croyez-moi. »

Jean-Luc Vannuchi espérait que ses joueurs avaient définitivement chassé les mauvaises ondes de l'Euro en éliminant le Sénégal aux tirs au but en huitièmes de finale (0-0, 5-3 aux t.a.b.). « On avait évacué le syndrome. Cet exercice, on peut le travailler autant qu'on veut, on ne peut pas reproduire l'aspect psychologique et physique d'un match à enjeu. »

Un accompagnement émotionnel peut aussi s'étendre à l'approche générale d'un tel événement, et il n'est pas rare de voir ce fonctionnement dans les clubs européens. « L'entame de notre première mi-temps ce soir (samedi) est catastrophique et elle est due à cela, estime Fournier. Mais il ne faut pas oublier que ce sont des jeunes joueurs, encore en formation. Cette expérience leur sera bénéfique pour leur carrière. »