En 2025-2026, ils sont onze Français à évoluer en Premyer Liqa, la Première Division azerbaïdjanaise. Parmi eux, certains parcours étonnent. C'est le cas d'Aaron Malouda (19 ans), prêté par Lille au Sabah FK. Le fils de l'ancien international Florent Malouda (80 sélections entre 2004 et 2012) n'a pas hésité à traverser le continent pour poursuivre sa progression. Mais la véritable star française du pays s'appelle Abdellah Zoubir (33 ans), capitaine du Karabagh FK, actuellement la plus grosse équipe du Championnat. Arrivé du RC Lens en 2018 pour 1 M€, le natif de Lille a déjà disputé 331 matches sous les couleurs du club.
« J'ai pu observer l'évolution du Championnat, explique-t-il à Bakou, où son club est installé depuis une trentaine d'années en raison du conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans le Haut-Karabakh. Et ça va continuer, parce que les dirigeants ont décidé de supprimer cette saison la limite de joueurs locaux sur les feuilles de match. Résultat : plus d'étrangers, plus d'investissements, et on voit déjà la différence. Nous avons été champions onze fois sur les douze dernières années, mais cette saison, on sent que c'est plus difficile. » Tous les stades de Première Division sont d'ailleurs équipés du VAR.
« Au début, je me demandais ce que je venais faire ici, mais je ne regrette absolument rien »
Abdellah Zoubir, capitaine de Karabagh
Actuellement quinzième de Ligue des champions, avec sept points pris en quatre matches, Karabagh peut même rêver d'une qualification en barrages. « Les gens aiment le football ici, poursuit Zoubir. Mais il n'y a pas grand monde dans les stades en Championnat. Ce qui passionne vraiment, c'est la Coupe d'Europe : là, tout est plein. » L'équipe de France découvrira d'ailleurs les 30 000 places du stade républicain Tofiq Bahramov, où évolue Karabagh. Ce n'est pas le plus grand du pays : le stade Olympique de Bakou, hôte de plusieurs matches de l'Euro 2020, peut accueillir près de 70 000 spectateurs.
Avec ses 2,4 millions d'habitants - soit 20 % de la population du pays -, Bakou est naturellement l'épicentre du football azerbaïdjanais. « Franchement, c'est une belle ville, raconte Imad Faraj, arrivé cet été au Neftchi PFK, l'autre grand club du pays. Je ne pensais pas que ce serait aussi développé. Il y a tout pour vivre normalement, tu ne manques de rien. À Chypre (où il évoluait, à l'AEK Larnaca), c'était compliqué de trouver une nounou. Ici, pas du tout : tout est simple. » Zoubir confirme : « En arrivant, j'ai été choqué, mais dans le bon sens. Au début, je me demandais ce que je venais faire ici, mais je ne regrette absolument rien. »
Des infrastructures au niveau
Le centre d'entraînement du Neftchi PFK, situé entre l'aéroport et le centre-ville, pourrait facilement appartenir à un club de Ligue 1. « Oui, confirme Faraj. Il est tout neuf, très fonctionnel. Je peux le comparer à celui de Lille, où j'ai été formé. Il ne manque que de meilleurs terrains. » Les pelouses des stades, en revanche, sont en excellent état. Une seule équipe joue encore sur synthétique, mais devrait passer au gazon naturel dans les prochains mois.
Autre détail marquant : la taille des staffs. « Il y a énormément de monde, bien plus qu'en France. On a sept docteurs, par exemple, et autant de kinés », observe Faraj. Karabagh et le Neftchi partagent d'ailleurs les consultations dans le nouvel hôpital de Bakou, partenaire des deux clubs. Pour autant, l'écart reste important entre les meilleures formations et le reste du Championnat. « Les deux gros clubs pourraient jouer en Ligue 1, et peut-être une ou deux autres équipes, mais soyons honnêtes : le niveau global reste inférieur à celui du Championnat de France », estime Zoubir.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont signé un accord de paix le 8 août 2025, sous médiation américaine, mettant fin à des décennies de tensions. « On suit l'actualité, mais à Bakou, tu ne ressens rien de tout ça », assure Zoubir. « J'ai simplement vu un défilé militaire récemment (le 18 octobre, pour l'une des fêtes nationales), ajoute Faraj. Mais je n'ai jamais ressenti le moindre climat politique particulier depuis que je suis ici. » La vision des footballeurs diffère parfois de celle des locaux, mais L'Équipe partage ce sentiment depuis son arrivée à Bakou, vendredi.






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