Quelle défense sera alignée pour le premier match des Bleus en Coupe du monde mi-juin ? Vous avez cinq minutes pour répondre et on ramasse les copies. Il ne vous en faudra pas beaucoup plus. D'ici à l'été prochain, le constat peut, bien sûr, évoluer mais, sur ce que l'on a vu dimanche et beaucoup plus largement en 2025, une hiérarchie claire se distingue.
L'avant-Coupe du monde 2018, avec le changement de latéraux sur le premier match (*), nous a appris que des surprises sont toujours possibles mais, si l'on se réfère aux rencontres de l'année civile, au-delà du très peu discutable Mike Maignan, c'est un quatuor Koundé-Saliba-Upamecano-Digne qui lancera la compétition aux États-Unis.
Cette phase de qualifications au Mondial aura clairement montré un déficit de densité à ces postes-là. La fébrilité montrée dimanche, notamment dans le premier quart d'heure, renforce ce constat. « La concurrence existe toujours, relevait, lui, le sélectionneur Didier Deschamps. Du fait de mettre les quatre comme ça, ils ont moins de repères que les quatre qui ont joué jeudi. OK, on prend un but, on fait une ou deux erreurs, mais je n'ai pas de doutes sur la qualité des joueurs qui sont là, même si rien n'est définitif. Je sais qu'il y a beaucoup de joueurs offensifs, mais il y a un réservoir défensif aussi important, peut-être moins dans les couloirs. »
Les Hernandez en difficulté, Gusto bien parti
Une vision optimiste qui tranche avec le manque d'émulation perceptible à ces postes. Le cas Ibrahima Konaté est intéressant. Après avoir passé l'Euro 2024 sur le banc, le défenseur de Liverpool s'était fixé un objectif clair : regagner sa place. Les matches contre la Croatie (0-2) et l'Espagne (4-5) ont laissé des traces. Et, aujourd'hui, la charnière Saliba-Upamecano semble avoir pris des longueurs d'avance.
Dimanche, à Bakou, le capitaine du soir n'a pas balayé le débat autour de son irrégularité. Son premier quart d'heure ne correspond pas à ses standards. Un leader ne peut pas diffuser aussi peu de sûreté. Konaté, personnalité influente dans le vestiaire bleu, a toutes les aptitudes du très haut niveau mais doit monter le curseur pour avoir une chance de semer le doute dans l'esprit de Deschamps.
Une perspective qui semble aujourd'hui très lointaine pour Lucas Hernandez. Devancé sur le but azerbaïdjanais, le Parisien n'offre plus (pour l'instant ou définitivement ?) de garanties suffisantes pour des matches de très haut niveau. Mais son expérience et son énergie peuvent être précieuses dans un groupe sur un grand tournoi. Et pour ce profil de gaucher, il n'y a guère d'alternative, à moins que le patron des Bleus choisisse un droitier (Pavard, Badé...).
Quand Deschamps évoquait dimanche soir un manque de solution dans les couloirs, ciblait-il surtout le gauche ? Theo Hernandez, si brillant lors de ses deux premières années en bleu (2021, 2022), semble courir après sa meilleure forme. Dimanche, le latéral d'Al-Hilal n'a pas fait un mauvais match mais c'était un soir pour renverser la table. Deschamps se voulait mesuré en conférence de presse samedi, évoquant une « concurrence » à ce poste, mais aujourd'hui Lucas Digne offre beaucoup plus de garanties avec ou sans ballon.
S'il y avait un petit débat - mais vraiment petit -, il faudrait se tourner vers la droite de la défense. Malo Gusto, double passeur décisif dimanche, montre de la personnalité à chacune de ses sorties. Mais imaginer que le crédit de Jules Koundé, assez exceptionnel l'an dernier, est épuisé, serait méconnaître Deschamps. Il faudrait que le Barcelonais, certes en difficulté sur le plan athlétique, s'écroule dans les mois qui viennent pour qu'une réflexion ait lieu.






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