Mordu de foot allemand, Nick Woltemade avait confessé l'an dernier préférer se poser devant un match du Dynamo Dresde ou du Rot-Weiss Essen (alors tous deux en D3) plutôt que de regarder Liverpool ou Chelsea jouer. Si la teneur du discours a probablement évolué depuis son transfert à Newcastle le 30 août dernier, il n'est pas si courant qu'un attaquant pesant 85 M€ connaisse pratiquement tous les joueurs de la 1re à la 3e division allemande. L'explication réside sans doute dans le fait que Woltemade (23 ans) était lui-même encore un joueur de D3 il y a seulement trois ans.
C'est à Elversberg, ville d'environ 12 000 habitants, que sa trajectoire a fait un premier bond avec le titre de meilleur joueur de la division et une montée en Bundesliga 2 au bout d'un exercice à 10 buts et 9 passes décisives en 31 matches. Woltemade y était prêté par le Werder Brême lors de la saison 2022-2023. Il y avait déjà chez lui quelque chose de hors normes : « un contrôle de balle exceptionnel » et « une puissance balle au pied qui donnait l'impression que personne ne pouvait lui prendre le ballon », se remémore son ex-entraîneur Horst Steffen dans Bild. Avec une lacune surprenante pour un joueur d'1,98 m : « Ce Nick n'allait jamais dans la surface sur les corners. Il n'arrivait pas à jouer de la tête ».
Discussions autour du foot proscrites à la maison
À l'époque, près de deux mois avaient été nécessaires pour que « Big Nick » s'impose dans le onze. Il était perçu, au club, « comme un gars formidable qui aspire à la réussite sans se prendre trop au sérieux ». C'est probablement là que se situe l'une de ses forces. Woltemade a su cultiver, tout au long de son ascension express, une forme de détachement sans se départir d'une volonté constante d'aller de l'avant. Avec, pour l'entourer, ses parents. Si Corinna, sa mère, et Tim, son père, viennent régulièrement au stade, les discussions autour du ballon rond sont proscrites à la maison. « C'est très important pour moi que nous ayons des conversations normales », insiste l'attaquant. « Ce qui est étonnant, c'est que, malgré ses bonnes performances, il ne se met pas en avant, mais continue simplement à travailler dur », avait apprécié le directeur sportif de Stuttgart Fabian Wohlgemuth, la saison passée, lorsque l'avant-centre était en pleine bourre.
Logiquement déçu de ne pas avoir été inscrit par le VfB en Ligue des champions, Woltemade avait répondu sur le terrain avec 17 buts en 33 matches toutes compétitions confondues. Les commentaires autour du prix de son transfert chez les Magpies (*) ne l'ont pas non plus perturbé. « Personnellement, ça ne change rien que je passe du Werder Brême à Stuttgart en transfert libre ou du VfB Stuttgart à Newcastle pour 85 M€ », dit-il. Ses 4 buts en 8 matches de Premier League ont de toute façon permis de faire retomber la pression.
Elle était également palpable en sélection. Avec des débuts quelconques jusqu'à ses trois buts en deux matches face à l'Irlande du Nord (1-0), le mois dernier, puis au Luxembourg (2-0), vendredi soir. « Cinq matches sans marquer, ce n'était pas dramatique, je n'étais pas inquiet », a indiqué l'intéressé dans le quotidien Bild. Avec la Coupe du monde à l'horizon si l'Allemagne ne perd pas ce lundi soir (20 h 45, à suivre sur L'Équipe live foot) contre la Slovaquie. L'ancien sélectionneur Joachim Low l'imagine déjà poursuivre son ascension et devenir « un international de premier plan ».






.jpg)
English (US) ·
French (FR) ·