Sur un dernier long dégagement, au bout des arrêts de jeu, il a surgi. À la 90e+6 de ce Hongrie-Irlande, l'attaquant Troy Parrott a devancé la sortie du gardien Denes Dibusz et permis aux siens de l'emporter (2-3) et de se qualifier, sur le fil, pour les barrages de la Coupe du monde dimanche. Et a offert un bonheur incommensurable à toute une nation, à commencer par son banc, ivre de joie pour enlacer le héros du soir.
Le titre n'est pas galvaudé car, outre le but de la victoire, l'attaquant de l'AZ Alkmaar (23 ans) s'est chargé de marquer les deux premiers buts de son équipe, bien mal embarquée en début de partie. Daniel Lukacs (3e, 1-0) et Barnabas Varga (37e, 2-1) avaient en effet mis les Hongrois en orbite, et ces derniers filaient alors vers les barrages. Mais d'un penalty (15e, 1-1) puis d'une frappe dans la surface (80e, 2-2), Parrott a maintenu l'Irlande en vie. Avant de la faire chavirer.
Lui-même n'y croyait pas vraiment quand, interrogé par la chaîne de télévision RTE, il a longtemps cherché ses mots et même lâché quelques larmes. « C'est la première fois que je pleure depuis des années, je n'arrive vraiment pas à y croire, a-t-il expliqué après être devenu le premier Irlandais à avoir marqué un triplé à l'extérieur. Je ne pense pas que je vivrai une meilleure soirée de toute ma vie. »
L'aéroport de Dublin porte désormais son nom !
Sur un nuage, il avait déjà porté les « Boys in Green » jeudi, contre un Portugal pourtant venu chercher sa qualification à Dublin. Son doublé pour offrir la victoire (2-0) aux siens avait entretenu l'espoir d'une 4e qualification au Mondial, la première depuis 2002. Ou comment, en quatre jours, se faire durablement un nom dans l'histoire du sport irlandais. Ce n'était, là encore, pas gagné : avant de marquer cinq buts en deux matches, Parrott en avait marqué autant... en six ans et 31 sélections !
Depuis des débuts anonymes contre la Nouvelle-Zélande en 2019, il a connu une carrière internationale en dents de scie, à l'image d'une sélection elle-même brinquebalante et incapable de se qualifier pour les deux derniers Euros. Le champ des possibles s'élargit désormais avec ce nouvel homme providentiel, par ailleurs devenu un bon buteur avec Alkmaar depuis un an et demi (20 buts l'an dernier, 13 depuis le début de saison) après des années de galères dans les divisions inférieures anglaises.
« C'est un conte de fées, on ne peut même pas rêver de choses comme ça », a-t-il encore lâché dimanche soir, dans une interview d'après match où l'on distinguait au moins autant son accent prononcé que les chants de fans irlandais ivres de joie. La nuit risque d'être longue à Budapest, où les patrons de bars auront de quoi évacuer - momentanément - la frustration de l'élimination. Avant de revenir à Dublin et son aéroport renommé le plus sérieusement du monde... « Troy Parrott International Airport », sur son compte X. Fou jusqu'au bout.






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