Juste après William Saliba, Adrien Rabiot s'est présenté en conférence de presse, ce mercredi, à Paderborn. Il a évoqué son début d'Euro, celui de son compère du milieu N'Golo Kanté, son avenir aussi. Rien ne semble le perturber, pas même le trajet retour en car dans la nuit depuis Düsseldorf, après la victoire contre l'Autriche (1-0), même s'il a dit : « On ne va pas en faire tout un plat non plus, même je pense que ça aurait pu être géré d'une meilleure manière. »
« Quel regard portez-vous sur votre prestation contre l'Autriche et votre rôle en sélection ?
Je me suis bien senti physiquement, c'était le petit doute. Cela faisait un mois que je n'avais pas joué. J'ai fait soixante-dix très bonnes minutes. Je n'ai pas eu de gêne. Physiquement, aujourd'hui, ça va aussi. Peut-être que le fait d'avoir coupé me donne plus de fraîcheur. Pour le reste, je suis le même, très spontané, je prends la parole quand je sens que c'est nécessaire.
Vous sentez-vous complémentaires avec N'Golo Kanté et quelles sont vos consignes ?
Nos consignes sont dans un premier temps de ne pas trop se projeter, être plus à la récupération, dans le coeur du jeu, pour alimenter les joueurs offensifs. Moi, j'aime me projeter donc je l'ai fait quelques fois. Avec NG, nos tâches sont bien réparties, on a été efficaces à la récupération et on s'est projeté en alternance.
Avez-vous été surpris par les qualités de projection de Kanté justement ?
Je l'avais déjà vu chez lui auparavant quand il était à Chelsea. Donc, non, je ne suis pas surpris par ça. Je ne trouve pas de changement net.
Êtes-vous impressionné, quand même, par ce qu'il fait ?
Impressionné, non. Je connais NG. On l'a vu faire tout au long de la préparation, il avait donné un aperçu de tout ça. C'est vrai qu'il est quand même épatant avec tout ce qu'il fait sur le terrain. Il ne se plaint jamais, ne rechigne pas à la tâche. On est content de l'avoir avec nous. Il est dans une super forme. Pourvu que ça dure.
« Kanté est plus leader sur le terrain par l'exemple qu'il donne au quotidien. Parfois, ça vaut plus que des mots »
Hors terrain, sentez-vous une différence par rapport au Kanté d'avant ? Se fait-il violence pour sortir de sa réserve et affirmer son leadership ?
NG n'est pas quelqu'un qui parle tellement mais il est plus leader sur le terrain par l'exemple qu'il donne au quotidien. Parfois, ça vaut plus que des mots. Notamment pour les plus jeunes qui comprennent ce que ça veut dire être joueur de très haut niveau, porter ce maillot bleu.
Comment trouvez-vous Antoine Griezmann ? Seriez-vous prêt à jouer plus haut au milieu ?
Antoine, je le trouve bien. Il va monter crescendo. Il peut amener plus, c'est vrai si on compare à 2022 où il était en feu. Il a besoin d'enchaîner. Moi, dans un rôle plus offensif ? Je pense que oui, c'est un rôle que j'ai à la Juve. C'est une position qui me convient aussi. Après ça dépendra du coach. Ressent-il le besoin d'avoir un joueur comme ça ? Cela dépendra de l'adversité.
L'équipe de France est-elle une équipe de tournoi ?
Quand on entre dans une compétition, c'est vrai, on est focus, avec un autre état d'esprit, très compétiteur. Sur les matches amicaux, c'est normal qu'il y ait moins d'engagement, un peu moins d'intensité. Là, on a l'envie de bien faire, d'aller au bout.
Vous aviez déclaré, en mars dernier, espérer que votre avenir en club serait réglé avant l'Euro. Ce n'est pas le cas.
Je pensais que mon avenir serait réglé avant l'Euro, je le pensais vraiment, et non ce n'est pas le cas. Je ne suis pas inquiet. Désormais, je suis concentré sur la compétition et je mets ça de côté. Bien sûr que je parle avec mon agent mais c'est mis au second plan. Je suis concentré sur l'équipe de France.
« Physiquement, je suis à 70 %. Sans avoir joué un mois, c'est quand même important l'enchaînement des matches »
Espérez-vous alors qu'il soit réglé avant la fin de l'Euro ? Souhaitez-vous rester à la Juventus Turin ?
Je pensais que ce serait réglé avant l'Euro car on était censé avoir des discussions avec le club. Cela ne s'est pas fait tout de suite. Il y a eu la fin de saison, je suis parti quelques jours pour couper. En arrivant en sélection, j'ai envie de m'enlever tout ça de la tête pour ne pas être parasité. Ce que j'aimerais, je le garde pour moi, je ne veux pas en parler ici mais je ne suis pas inquiet sur mon avenir.
Estimez-vous être au pic de votre carrière ? Et l'arrivée de Thiago Motta à la Juve peut-elle guider votre choix ?
Je me sens bien, physiquement ou dans la tête. J'ai l'impression d'être au mieux de ma forme avec assez d'expérience pour gérer les matches, les moments forts, ceux plus compliqués. Déjà, à la Coupe du monde, je me sentais très bien. Autour des 30 ans, c'est là qu'on se sent le mieux. J'espère que ça va continuer. Après, c'est vrai que Thiago est un super coach, qu'il a fait de très bonnes choses avec Bologne. On a joué quatre ou cinq saisons ensemble, on se connaît très bien. Mais ce ne sera pas déterminant dans mon choix. Il a sa carrière à mener, moi la mienne. Pour la Juventus, en tout cas, c'est un très bon choix.
Êtes-vous prêt à jouer l'intégralité d'une rencontre ?
Je me suis senti bien pendant soixante-dix minutes, le mieux serait d'augmenter mon nombre de minutes. Il faut voir sur le moment, comment je me sens sur le terrain. Je pars dans l'optique d'être au mieux sans m'économiser. Il y a du monde derrière pour prendre le relais, c'est ce qui nous soulage en tant qu'équipe. Physiquement, je suis à 70 %. Sans avoir joué un mois, c'est quand même important l'enchaînement des matches.
Qu'avez-vous retenu de vos deux précédentes confrontations contre les Pays-Bas ?
Elles sont assez loin quand même (en mars et octobre 2023). Je retiens notre solidité, notre capacité à faire des différences offensivement. On avait été très efficaces sur le match à quatre buts (au Stade de France). Il faudra retrouver cette efficacité. Si on met la même intensité que contre l'Autriche, qu'on est aussi solide au milieu et efficace sur les occasions qu'on aura, il y aura les moyens d'inquiéter les Pays-Bas. »