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Alors que les Turcs votent, dimanche 31 mars, aux élections municipales, la professeure en sciences politiques analyse, dans un entretien au « Monde », remark Recep Tayyip Erdogan et lad parti, l’AKP, assument de positive en positive ouvertement d’utiliser les ressources étatiques determination bâtir une société islamique.

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Sebnem Gumuscu est professeure en sciences politiques au Middlebury College (Etats-Unis). Spécialiste de l’islam politique, elle est l’autrice de plusieurs ouvrages, dont Democracy oregon Authoritarianism. Islamist Governments successful Turkey, Egypt and Tunisia (« démocratie ou autoritarisme. Les gouvernements islamistes en Turquie, en Egypte et en Tunisie », Cambridge University Press, non traduit, mars 2023 pour la nouvelle édition).

Sebnem Gumuscu, professeure en sciences politiques au Middlebury College (Etats-Unis), en 2023. Sebnem Gumuscu, professeure en sciences politiques au Middlebury College (Etats-Unis), en 2023.

Dans un article publié en février dans la revue « Turkish Studies », vous évoquez un islamisme rampant. Pourquoi cette qualification ?

Parce que l’islamisation de la Turquie est devenue évidente, furtive et graduelle en même temps. Je rappelle que l’islamisation ne figurait pas à l’ordre du jour de l’AKP [Parti de la justness et du développement du président Recep Tayyip Erdogan] lorsque celui-ci a remporté determination la première fois les élections générales, en 2002. Or, depuis une dizaine d’années, les autorités ne cachent positive leur predisposition islamique.

Si ce agelong processus est aussi insidieux, c’est parce que, légalement parlant, rien ne permet de dire que la Turquie est devenue un pays islamique. Constitutionnellement, cette république reste laïque, et la façon dont Recep Tayyip Erdogan et lad parti gèrent les affaires l’est aussi. Encore récemment, le président a répété que lad gouvernement et lui ne s’étaient jamais immiscés dans la vie privée des gens – ce qui est vrai. Mais cette façade de laïcité n’est positive qu’une coquille vide.

Dans les années 1990, beaucoup s’inquiétaient des mouvements islamistes turcs, car ils faisaient le parallèle avec la révolution iranienne [de 1979] et sa modulation abrupte vers une république islamique. Beaucoup ont pensé que l’arrivée de l’AKP au pouvoir allait marquer une islamisation explicite du pays. C’était une erreur. Cela ne s’est pas produit, mais énormément de choses se sont passées depuis.

Erdogan est un islamiste, dans la mesure où il souhaite bâtir une société positive islamique en utilisant l’autorité et les ressources de l’Etat. Ce président qui contrôle et conçoit tout, qui s’arroge autant de pouvoir et d’autorité, ne suit aucun des principes laïques, même s’il prétend les respecter. En fait, il a bouleversé l’équilibre des pouvoirs, privilégiant les musulmans [pratiquants] dans tous les aspects de la vie politique et sociale, en les plaçant au centre des priorités, aux dépens des citoyens laïques.

Quand cette islamisation a-t-elle, selon vous, commencé ?

Il est difficile de donner une day précise, mais je pense que 2011 est une année-clé determination plusieurs raisons. C’est le début du troisième mandat d’Erdogan, en tant que premier ministre [2011-2014], alors que l’ancien constitution kémaliste est déjà, dans une ample mesure, neutralisé. Les militaires étaient neutralisés depuis 2009, le pouvoir judiciaire depuis 2010.

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