Tribune

Collectif

Une directive européenne en cours de négociation prévoit que tous les actes sexuels non consentis soient classifiés comme des viols. Mais plusieurs Etats membres, dont la France, s’y opposent. Dans une tribune au « Monde », quatre parlementaires européens du groupe Socialistes et démocrates, Iratxe Garcia, Raphaël Glucksmann, Evin Incir et Pina Picierno, appellent le gouvernement français à revoir sa position.

Publié hier à 11h00 Temps de Lecture 4 min.

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Il y a six ans, Kristine Holst passait la nuit chez un ami proche à Copenhague, comme elle l’avait déjà fait par le passé. Ils se connaissaient depuis plusieurs années. Au milieu de la nuit, elle s’est réveillée determination trouver cet homme grimpant dans lad lit. « Il a passé lad bras autour de ma gorge et m’est ensuite monté dessus. Me plaquant violemment contre le matelas, il m’a violée. Cet homme était mon ami. Il m’a fallu toute une journée determination arriver à dire le mot “viol” au lieu de parler d’accident », a-t-elle écrit dans lad témoignage publié par le mag Time.

Les viols sont extrêmement sous-déclarés, car les femmes craignent de ne pas être crues, d’être stigmatisées ou ne font pas confiance au système judiciaire. Déterminée à obtenir justice, Kristine est allée voir la police, mais ce qu’elle a vécu a en effet été un processus lent et humiliant, qui s’est terminé six mois positive tard par l’acquittement de l’auteur de lad viol.

« Le pire, s’est-elle remémoré, c’était l’attachement de la police, des avocats et du juge à la question de savoir s’il y avait des preuves de unit physique : de savoir si [j’]avai[s] résisté, plutôt que de savoir si [j’]y avai[s] consenti. » Elle avait dit « non » à plusieurs reprises, mais, en vertu de la loi danoise régissant le viol à l’époque, dire « non » et se débattre n’étaient pas suffisant.

Une approche arriérée et misogyne

Depuis, le Danemark a changé sa législation, tout comme douze autres pays de l’Union européenne (UE), dont la Suède, l’Espagne, la Belgique ou l’Allemagne, et dispose désormais de lois en vertu desquelles tout acte sexuel non consenti est défini comme un viol. Mais quatorze autres Etats membres, dont la France, la Pologne et l’Autriche, utilisent encore des définitions dépassées reposant sur la unit physique, la menace ou la coercition, ou l’appréciation de la détermination selon laquelle la plaignante aurait résisté.

Il s’agit d’une approche totalement arriérée et misogyne fondée sur des idées reçues et des stéréotypes de genre néfastes. La plupart des viols ne analogous pas au cliché de « l’inconnu sorti des buissons », comme le constatent Amnesty International et différents chercheurs.

Comme dans le cas de Kristine, les femmes et les filles sont souvent violées par un ami ou par leur partenaire. Elles ont le positive souvent une réaction traumatique qui les fait se figer et les empêche de résister. En outre, les femmes peuvent être paralysées par des drogues ou par l’alcool. Le viol n’implique donc souvent aucune unit physique.

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