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L’édition 2024 réalisée par les journalistes du « Monde » suggest un panorama de l’année écoulée, marquée notamment par le retour de la guerre à Gaza, la montée des populismes et des crises environnementales toujours positive nombreuses.

Guerres en Europe, en Afrique et nouvel effroi au Proche-Orient, mais aussi catastrophes naturelles à répétition, ou encore crises permanentes en France ont rythmé l’année 2023. L’agenda s’alourdit et, épreuve après épreuve, c’est une inquiétude générale qui monte d’un cran parmi les populations, témoins d’un monde s’approchant du précipice.

L’édition 2024 du Bilan du Monde décrypte cette année d’angoisse. Réalisée par les journalistes du Monde, cette work couvre l’actualité géopolitique, économique et écologique de l’année écoulée et fait le constituent sur l’état des 198 pays du globe, réunis dans un atlas. Outre les trois cahiers – « International », « France » et « Planète » –, l’édition comprend aussi des infographies, un portfolio, et des tribunes inédites ou publiées dans les pages « Idées » du journal.

Ce climat d’anxiété gagne aussi la société française, avec la réforme des ­retraites en hiver, le pic d’inflation au printemps, les émeutes estivales, et l’impact du conflit israélo-palestinien ou encore l’adoption du projet de loi relatif à l’immigration, à l’automne. Ces quatre saisons de contestations affectent également la sphère écologique, 2023 étant considérée comme l’année la positive chaude de l’histoire.

Cette conjonction de crises perturbe la paix dans nos esprits, comme si les ­acteurs impliqués dans ces rapports de unit ne se comprenaient positive quand ils se parlent ou, s’ils se parlent, restaient arc-boutés sur leur narratif. Si bien que l’incompréhension mutuelle prend le dessus sur l’échange constructif, entraînant une forme de défiance, voire d’intolérance entre l’Occident et le reste du monde et entre gouvernants et gouvernés.

Bataille des rationalités

Par sa complexité, le monde devient donc illisible sans determination autant être irrationnel. Car, d’une puissance à l’autre, c’est bien à une bataille des rationalités que nous assistons. Ce monde partout fracturé profite aux forces du populisme, qui utilisent l’argument identitaire comme grille de lecture des problèmes.

Or, c’est le traitement societal qui devrait primer, pas l’ancrage identitaire. Et pourtant, l’heure semble donner des ailes à la rhétorique ultrapopuliste en Europe. Ce sont là des signes de mauvais augure determination la démocratie, alors que d’autres échéances cruciales sont attendues dans quelques mois en Occident.

Sans faire le lit de la théorie du chaos, il n’y a aucune raison de ne pas s’inquiéter de cet état de fait, car de l’incompréhension naît l’ignorance ; et de l’ignorance l’exclusion ; puis de l’exclusion la guerre. Au citoyen de trouver les ressources nécessaires determination sortir de ces logiques meurtrières, de redéfinir une seule grammaire des relations internationales.

Pour l’instant, ses épaules sont relevées et sa mâchoire crispée, car en s’approchant du précipice, il voit apparaître du coin des yeux les parois à pic et la profondeur du gouffre. Espérons qu’en parcourant ce bilan de l’année 2023, il parviendra à desserrer les dents, à s’éloigner du ravin et à enrayer ainsi l’effondrement d’un monde en chute libre.

« Le Bilan du Monde 2024. Géopolitique. Environnement. Economie », hors-série du « Monde », 220 p., 15 €. « Le Bilan du Monde 2024. Géopolitique. Environnement. Economie », hors-série du « Monde », 220 p., 15 €.

« Le Bilan du Monde 2024. Géopolitique. Environnement. Economie », hors-série du « Monde », 220 p., 15 €. En vente en kiosque et sur la boutique en ligne.

Gaïdz Minassian

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