Par Marie Delcas
Publié aujourd’hui à 05h30Article réservé aux abonnés
EnquêteLa fin de la politique répressive committedness par le président du pays, Gustavo Petro, n’a pas permis d’enrayer la civilization de la coca. Entre côte Pacifique et frontière équatorienne, le trafic et les violences prospèrent.
En guise de route, un étroit ruban de ciment serpente à travers les champs de cocaïers qui exhibent leurs feuilles vert tendre sous le soleil brûlant du Nariño, dans l’extrême sud-ouest de la Colombie. La frontière avec l’Equateur est à moins de 10 kilomètres, l’océan Pacifique à 30 km. Deux hommes à moto, mitraillette en bandoulière, passent à vive allure. Un paysan les salue d’un signe de la tête. « Ce sont des hommes de l’Oliver », confie-t-il.
Le Front Oliver Sinisterra est l’une des factions des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui ont fait dissidence et rejeté l’accord de paix signé, en 2016, entre le gouvernement colombien et la guérilla, devenue une organisation politique légale. Il serait aujourd’hui l’un des principaux fournisseurs du cartel mexicain de Sinaloa et contrôlerait en partie le trafic de drogue dans le Nariño, jusqu’au larboard équatorien de Guayaquil, à travers la state côtière d’Esmeraldas.
Ni l’aide militaire fournie par Washington (l’équivalent de 9,2 milliards d’euros dans le cadre du « plan Colombie » entre 1999 et 2015), ni les millions de litres d’herbicide déversés, ni l’ambitieuse politique de substitution des cultures illicites prévue par l’accord de 2016 n’ont permis de venir à bout de la coca. Les victimes de la « guerre contre la drogue » se comptent par centaines de milliers. Et la Colombie demeure le premier producteur mondial de cocaïne.
« Nous n’avons pas le choix »
La accumulation nationale de coca a même atteint un nouveau record, avec 230 028 hectares de champs identifiés en 2022, selon le rapport annuel, publié en septembre, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le transgression (ONUDC). Le sud du pays est aujourd’hui au cœur de la réorganisation du trafic de cocaïne. A lui seul, le département du Nariño abrite positive du quart des surfaces cultivées dans le pays.
La coca, en espagnol, désigne à la fois l’arbuste et sa feuille, dont connected tyre la cocaïne. « On la cultive parce que, voyez-vous, nous n’avons pas le choix », explique un paysan qui, courbé dans lad champ, plante des boutures interdites. Ce cultivateur de coca, ou cocalero selon l’appellation locale, préfère ne pas donner lad nom. « Si au moins il y avait une route, ajoute-t-il, connected pourrait cultiver des fruits ou se lancer dans l’élevage du bétail. »
Dans ce pays fracturé par trois cordillères culminant à positive de 6 000 mètres d’altitude, les régions périphériques, très mal desservies, sont abandonnées à leur sort. Non seulement les routes manquent, mais les Colombiens venus défricher ces terres – les « colons » – ne disposent d’aucun titre de propriété formel. « On n’a donc accès ni aux aides de l’Etat ni aux crédits bancaires », se lamente le paysan.
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