jai commence a 18 ans et je dois encore attendre murielle 59 ans espere enfin partir plus tot a la retraite grace a la reforme© Kinga / shutterstock
Après plus de quarante années de travail, Murielle Anton, employée administrative en Île-de-France, espère enfin voir son parcours reconnu. À 59 ans, elle réunit presque toutes les conditions pour bénéficier du dispositif des carrières longues. Toutefois, il lui manque encore quelques trimestres pour partir avant l’âge légal. L’annonce du gouvernement, qui prévoit d’intégrer les carrières longues dans la révision de la réforme des retraites, lui redonne un peu d’espoir.
La réforme des retraites, au cœur des débats politiques depuis plusieurs années, continue de susciter des attentes et des inquiétudes. Le gouvernement a annoncé que les carrières longues seraient désormais incluses dans la révision de la réforme, une mesure qui pourrait concerner des milliers de travailleurs ayant commencé tôt leur vie professionnelle. Murielle Anton, 59 ans, fait partie de ces salariés qui espèrent un assouplissement des règles. Employée administrative, elle a débuté sa carrière à 18 ans et cumule aujourd’hui 168 trimestres cotisés. Pour sa génération, il en faut 172 afin de partir avant l’âge légal. L’annonce d’un amendement déposé à l’Assemblée nationale lui donne un « petit espoir », mais elle reste prudente.
Un parcours marqué par la carrière longue
Commencer tôt, travailler longtemps
Murielle Anton a intégré le monde du travail dès ses 18 ans. Comme beaucoup de jeunes de sa génération, elle n’a pas poursuivi d’études longues et a rapidement cotisé ses premiers trimestres. Cette précocité lui permet aujourd’hui de prétendre au dispositif des carrières longues, réservé à ceux qui ont validé au moins cinq trimestres avant leurs 20 ans. « J’ai commencé tôt, j’ai toujours travaillé, et pourtant je dois encore attendre », confie-t-elle. Son témoignage illustre la situation de nombreux salariés qui, malgré une carrière complète, voient leur départ repoussé.
Les conditions strictes du dispositif
Le dispositif des carrières longues repose sur deux critères principaux, avoir cotisé cinq trimestres avant un âge donné (16, 18, 20 ou 21 ans selon les cas) et atteindre une durée totale de cotisation définie par la génération. Pour Murielle Anton, née en 1966, il faut 172 trimestres. À la fin de l’année, elle en comptera 168, ce qui lui permettrait de partir au premier trimestre 2027, à 61 ans. Toutefois, cette exigence reste lourde, surtout pour ceux qui ont commencé tôt et espéraient un départ anticipé.
Une attente partagée par de nombreux salariés
Murielle Anton n’est pas seule à attendre l’effectivité de la révision de la réforme des retraites. Sur les forums de la CFDT retraités, les témoignages affluent. L’an dernier, près de 120 000 personnes ont pu partir en carrière longue, soit une retraite sur cinq. Ce chiffre montre l’importance du dispositif et la nécessité de l’adapter aux réalités actuelles. Les salariés concernés réclament une reconnaissance de leur parcours, souvent marqué par des métiers pénibles et une entrée précoce dans la vie active.
Une réforme des retraites encore pleine d’incertitudes
L’annonce du gouvernement
Le 12 novembre 2025, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a confirmé que les carrières longues seraient incluses dans la révision de la réforme des retraites, rapporte Ouest-France. Un amendement doit être déposé à l’Assemblée nationale pour permettre le débat. Cette annonce a suscité un regain d’espoir chez les travailleurs concernés, mais elle reste vague. « Quand j’ai entendu que les carrières longues seraient concernées, j’ai eu un petit espoir », explique Murielle Anton. Toutefois, elle attend de voir les détails avant de se réjouir.
Les règles actuelles et leurs limites
Aujourd’hui, l’article D351-1-1 du code de la Sécurité sociale stipule que la durée de cotisation des carrières longues est calquée sur celle des autres carrières. L’âge minimum pour les générations 1964 à 1968 est fixé à l’âge légal minoré de deux ans et six mois. L’application de ces règles aux évolutions annoncées permettrait de gagner un trimestre d’âge légal pour certaines générations, mais pas de réduire la durée de cotisation. Pour Murielle Anton, cela signifierait un départ à 61 ans, mais toujours avec 172 trimestres. « Si c’était ça, je ne pourrais pas partir plus tôt », s’insurge-t-elle.
Une question d’équité entre générations
Murielle Anton souligne une injustice en affirmant : « Ceux de la génération 1964 auraient 170 trimestres à faire, alors que moi, j’en aurais toujours 172 ? ». Cette différence entre générations crée un sentiment d’inégalité. Les travailleurs concernés espèrent que la réforme apportera une harmonisation des règles, afin que chacun bénéficie d’un allègement proportionnel. Pour Murielle, gagner ne serait-ce qu’un trimestre représenterait une avancée concrète et une reconnaissance de son parcours.







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