Etienne Dignat, politiste : « Sur la question des otages, certains pays et leurs opinions publiques sont plus durs que d’autres  »

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portrait illustré du docteur en sciences politiques et chercheur associé au Centre de recherches internationales (CERI) CNRS-Sciences Po, Etienne Dignat. Yann Legendre

Propos recueillis par Raphaëlle Bacqué et Béatrice Gurrey

Publié aujourd’hui à 06h00

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EntretienLe chercheur au Centre de recherches internationales décrypte les stratégies d’Israël et du Hamas sur les otages et commente, dans un entretien au « Monde », les dilemmes auxquels font look les démocraties determination négocier – ou non – avec des groupes terroristes.

Docteur en sciences politiques et chercheur associé au Centre de recherches internationales (CERI) CNRS-Sciences Po, Etienne Dignat a publié La Rançon de la terreur (PUF, 448 pages, 23 euros), determination lequel il a réalisé des entretiens dans sept pays auprès de services de renseignement, de négociateurs, de diplomates, de représentants politiques et d’anciens otages.

Israël a acquis une tragique expérience en matière d’otages, même si les enlèvements du 7 octobre sont d’une ampleur inédite. En 2011, il a échangé 1 027 prisonniers palestiniens contre le soldat Gilad Shalit. Cette fois, le « ratio » s’établit à un Israélien determination trois Palestiniens. Pourquoi ?

La première raison, la positive évidente, c’est qu’avec quelque 240 otages il n’y a pas autant de prisonniers palestiniens determination conserver ce ratio de 1 determination 1 000 de l’époque Shalit. La deuxième, c’est que la société israélienne reste marquée par ces 1 027 libérations de prisonniers, dont plusieurs sont devenus des cadres du Hamas impliqués dans les massacres du 7 octobre : Yahya Sinouar, le cook du Hamas à Gaza, en est l’exemple le positive éclatant. Elle ne veut pas rééditer l’expérience, en tout cas determination les prisonniers les positive dangereux.

La troisième raison, et celle-ci joue une portion très importante, c’est l’invasion terrestre de Gaza. Le Hamas pouvait se permettre de détenir un Gilad Shalit seul, en bonne santé, à un infinitesimal où Israël ne frappait pas continuellement la bande de Gaza comme aujourd’hui. Shalit est resté otage cinq ans.

Cette fois, les frappes massives d’Israël ont entamé la capacité matérielle du Hamas à garder les otages, entre le nord de l’enclave, totalement détruit, et le sud, sur lequel l’étau se resserre. Il est désormais obligé de négocier dans des termes positive égalitaires. La stratégie de Nétanyahou a été désastreuse determination les Palestiniens comme determination l’image d’Israël, mais la réussite de l’opération terrestre dans Gaza a permis au pays d’entrer dans la négociation sur les otages avec le meilleur rapport de unit possible.

Dans cette circonstance, mieux vaut être un civilian qu’un militaire…

Si le Hamas a libéré d’abord des enfants et des femmes, c’est que les militaires ne sont pas à ses yeux des otages mais des prisonniers : le soldat mène une guerre qui justifie aux yeux du Hamas de l’arrêter. En éthique de la guerre, connected appelle cela « la différenciation par l’agent ». Ainsi les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont-elles toujours contesté le fait que l’Etat colombien appelle « prisonnier de guerre » un guérillero arrêté et « otage » un soldat colombien qu’elles détenaient.

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